LILLE (Nord Eclair) : http://www.nordeclair.fr/Locales/Lille/2009/06/25/exposition-la-mongolie-a-la-maison-folie.shtml
EXPOSITION La Mongolie à la maison Folie de Moulins
Publié le jeudi 25 juin 2009 à 06h00
Magalie Sonneville utilise le noir et blanc pour donner aux Tsaatans un aspect intemporel.
Magalie Sonneville parcourt le monde appareil photo à la main à la rencontre d'ethnies isolées. Après l'Asie du Sud-Est, l'Afrique ou encore les Caraïbes, elle est allé rencontrer les Tsaatans dans le nord de la Mongolie.
Depuis une dizaine d'années, Magalie Sonneville traverse les continents à la rencontre de leurs peuples et de leurs croyances. « À 18 ans, j'ai fait un grand voyage à travers l'Asie, en Thaïlande, au Laos. J'y ai rencontré des ethnies locales. J'ai aussi vécu chez une shaman en Chine. » De là, une passion pour ces peuples est née, la menant chez les Tziganes de Roumanie, les Waraos d'Amazonie, les Dogons au Mali. Chez ces derniers, elle a observé le rituel de la fête des morts, pratiqué tous les sept ans, et petit à petit à l'attrait pour ces peuples s'est ajouté un engouement pour leurs croyances.
« Il s'agit d'une recherche sur l'humanité dans sa nature, dans son essence », explique-t-elle. De ces voyages elle rapporte des photos qui donnent lieu à des expositions, telles que, aujourd'hui, Mongolie, Terre des esprits, fruit d'un séjour chez les Tsaatans et leurs shamans, peuplant le nord du pays. « Il s'agit d'un groupe nomade vivant à la frontière russe, suivant les migrations des rennes. Contrairement aux autres Mongols, ils ne vivent pas dans des yourtes, mais dans des tipis. » Tipis et shamans, on jurerait parfois que certaines photos ont été prises en Amérique du Nord.
« Il y a des photos typiques de la Mongolie, puis on entre dans l'antre du Shaman, avec son bestiaire, les esprits qu'il peut invoquer. Enfin des photos en noir et blanc pour donner à ce peuple un côté intemporel qui j'espère, ne s'éteindra pas. » Le premier accueil n'est d'ailleurs toujours pas le bon pour la jeune artiste. « Les premières tribus refusent souvent les photos, car sont habituées aux touristes. C'est important de prendre son temps. On apprend à vivre avec eux, on s'adapte. C'est un art de vivre, confie-t-elle. Il ne faut pas marcher sur les gens, mais être avec eux. L'homme est avant tout proche des éléments, il y a là un message écologique. Certains ont réussi à garder ça au fil du temps, c'est le message du monde shamanique d'aujourd'hui. »
BRUNO DECOTTIGNIES
(CORRESPONDANT LOCAL
)
Les commentaires récents