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C’est à la faveur de l’implosion de l’URSS qu’a été redécouvert ce chef-d’œuvre des littératures d’Asie centrale,dont Stéphane A. Dudoignon, chercheur au cnrs, donne ici la première traduction dans une langue occidentale.
Par le truchement d’une fiction à rebondissements, bâtie sur une intrigue de harem, l’auteur, ‘Abd al-Hamid Sulaymân, dit Tchulpân (vers 1897-1938), l’une des figures du mouvement moderniste musulman, dresse un tableau cinématographique du Turkestan en proie à la colonisation russe à la veille de la soviétisation.
À sa parution en 1936, ce grand roman populaire est perçu comme une critique virulente du stalinisme.Accusé de « nationalisme bourgeois », Tchulpân sera rapidement arrêté, déporté dans un camp du goulag, condamné à la peine capitale pour « activités contre-révolutionnaires » et exécuté.
« Cette toile de fond politique ainsi que la description historique et documentaire, passionnante, de la vie traditionnelle dans l’Asie centrale musulmane de l’époque ne doivent pas faire oublier les qualités strictement littéraires de ce riche roman qui, tout en se tenant parfois aux lisières du conte, étonne par la modernité de son ton. »
Livres Hebdo
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